L’Evêque Cantacuzène habitait la foi comme un acte de vie essentiel
Habitant la foi comme un acte de vie essentiel, l’homme a transcendé son choix jusqu’à sa consécration en 1993. Devenu l’évêque Ambroise Cantacuzène, l’ex-étudiant en droit a veillé jusqu’en 2006 et depuis son fief veveysan sur un diocèse s’étendant de la Hollande à la Sicile. Le diocèse de l’Europe occidentale.
Aujourd’hui, l’Eglise russe orthodoxe se souvient de ce fils de prince – descendant d’un empereur byzantin par son père et de la famille Orlof par sa mère – qui a œuvré à la réconciliation. Résultat? L’unité canonique entre le patriarcat de Moscou et son clergé d’Occident s’est scellée sous ses yeux en mai 2007. A Vevey, la communauté – quelque 160 familles – est orpheline de son âme. De l’homme, grand marcheur, qui arpentait les rues et les éclairait de son aura naturelle. Du polyglotte qui, inlassablement traduisait textes et liturgies en français pour que tout le monde puisse comprendre. L’essence même de la religion.
Simple et indulgent
L’enfant de Vevey, fier d’avoir fait son service militaire, était féru de politique suisse et ne ratait pas une votation. Erudit et curieux de tout, d’histoire comme de botanique, «Monseigneur était capable de nous faire voir le temple alors qu’il ne restait plus que les ruines», sourit le protodiacre Michel Vernaz. L’ami de toujours, celui avec qui, jeunes adultes, il a questionné la foi et fait des recherches au mont Athos, rappelle encore la grande mansuétude de l’évêque: «Il savait assouplir les règles pour que les fidèles restent à l’église.»